“Que les présents préviennent les absents, son excellence le peuple ne disparaîtra pas pendants le mois sacré”, peut-on lire sur une affiche accrochée à la moto d’un monsieur d’un certain âge. Ce dernier, comme les dizaines de milliers de manifestants, ont bravé ce 10 mai la fatigue et la soif de ce quatrième jour du mois sacré, et maintiennent les marches du vendredi. Il en faut plus désormais pour les détourner de leur unique objectif: une Algérie meilleure.
Il fait un temps d’été. À 13h les températures à Alger-Centre avoisinent les 30 degrés. Malgré ces conditions qui ne facilitent pas le jeûne, les manifestants de ce 12e vendredi ne manquent pas de détermination. Ils étaient là hommes, femmes et enfants, banderoles à la main, scandant leurs slogans avec ardeur et détermination.
Occupant les escaliers de la Grande Poste, sous un soleil de plomb, les manifestants rappellent les revendications fondamentales de ce soulèvement à savoir le départ du régime. Ils scandent haut et fort “le pays et le nôtre et on fera ce qui nous plaira”, et brandissent des pancartes sur lesquelles on peut lire “le peuple source du pouvoir”.
Coup d’envoi du 12ème vendredi 🇩🇿🇩🇿🇩🇿 pic.twitter.com/eki749zh6f
— Abada Latifa (@latifaabada) 10 mai 2019
Ils n’oublient pas de rappeler qu’il n’y aura pas d’élections le 4 juillet, que Gaid Salah doit partir, et que le peuple ne veut pas d’un État militaire, et si les revendications du peuple ne seront pas respectées, la contestation continuera.
N’ayant pas supporté le soleil tapant, certains s’abritent à l’ombre sous les balcons. Une dame tient une pancarte sur laquelle elle a inscrit «هرمنا», comme pour dire que la victoire tarde à venir.
Wellah ta3bouna pic.twitter.com/K66aSf2faU
— Abada Latifa (@latifaabada) 10 mai 2019
Un autre monsieur, assis à l’entrée d’un immeuble montre sa pancarte au passants qui s’empressent de le prendre en photo. On peut lire sur celle-ci “le peuple dit un pour tous, et tous pour un dégagent”.
Une autre dame rappelle sur sa pancarte l’authenticité et le caractère spontané du Hirak. Elle indique sur son slogan “ni complot ni visé, le peuple s’est ravisé et réclame sa liberté”.
Après la prière du vendredi, la mobilisation est plus importante en nombre. Des centaines de personnes se dirigent vers la Grande Post, un seul mot à la bouche “on veut un état-civil et non un État militaire”.
L’avenir de l’Algérie est la première préoccupation de ces Algériens qui n’ont cessé d’occuper la rue depuis le 22 février. Ils ne décolèrent pas mais restent pacifiques. Ils revendiquent légitimement un pays de droit dont le maitre-mot revient au peuple.
Source HuffpostMaghreb