Encore une triste nouvelle !
Je viens d’apprendre la disparition ce jeudi 02 mai 2019, dans une totale discrétion, d’un autre militant des années 1980. Hamid HAMOUMA, c’est de lui qu’il s’agit, est connu pour avoir écrit et publié une grammaire berbère préfacée par le célèbre écrivain et anthropologue Mouloud Mammeri.
Son livre publié en 1987 par l’ACB (Association de Culture Berbère dans le 20ème arrondissement de Paris) a servi à plusieurs générations d’enseignants de tamazight. A l’époque, il y avait peu de supports pédagogiques. Cette « grammaire berbère kabyle » est arrivée à point nommé.
Hamid Hamouma, est un homme courtois, calme, respectueux et d’une discrétion légendaire mais néanmoins plein d’humour. Il a fait ses études supérieures à l’INALCO, l’Institut National de Langues et civilisations Orientales où il obtient un doctorat en linguistique berbère. Il fût l’élève de l’éminent berbérisant Lionel Galand, son directeur de thèse.
Hamid Hamouma n’a pas pu exercer ses talents de linguistique en milieu universitaire (il en avait largement les compétences) dans la mesure où la langue berbère a toujours été le parent pauvre de l’action culturelle et linguistique de la France, un pays depuis toujours aligné sur les politiques du Maroc et de l’Algérie. Il y avait donc très peu de postes comme c’est toujours le cas aujourd’hui.
Hamid Hamouma a mis son savoir au service des associations. Il a notamment enseigné à l’ACB de Paris dont il était membre très actif et cofondateur début des années 1980 avec Chérif Benbouriche dit Beben, Arab Benbraham dit Chikou, Md-Saïd Lounis, Amar Retaï et plein d’autres.
Originaire d’Iferhunen en haute Kabylie, Hamid Hamouma s’est éteint dans un service spécialisé à Montfermeil en Seine-Saint-Denis (93).
Qu’il soit accueilli avec tous les honneurs dans le vaste champ mémoriel amazigh. Ruh di talwit ay ameddakel, a gma.
Par Hacene Hireche