Alors que la compagnie aérienne nationale algérienne fait face à de nombreuses difficultés opérationnelles et de service, le nouveau PDG, Hamza Benhamouda, semble étrangement focaliser son attention sur l’imposition de l’arabe comme unique langue de correspondance au sein d’Air Algérie. Une décision qui, loin d’être une priorité, occulte les véritables problèmes auxquels la compagnie doit urgemment s’attaquer.
En effet, les voyageurs empruntant régulièrement les vols d’Air Algérie déplorent depuis longtemps les nombreuses défaillances en matière d’accueil, de ponctualité et de confort à bord. Des lacunes qui nuisent gravement à l’image et à la crédibilité de la compagnie, bien plus que la simple langue utilisée dans ses communications internes. Mais au-delà de ces problèmes opérationnels, Air Algérie fait également face à des pratiques de népotisme et de favoritisme notoires, notamment dans ses recrutements de personnel.
Plutôt que de s’attaquer à ces enjeux essentiels, la direction semble s’être égarée dans une dérive identitaire, imposant de manière dogmatique l’arabisation des correspondances. Une décision qui, loin de résoudre les problèmes structurels de la compagnie, ne peut qu’exacerber les tensions avec les passagers allophones et créer des obstacles inutiles au bon fonctionnement des opérations.
Alors même qu’Air Algérie ambitionne de s’implanter sur le continent africain avec sa filiale Cargo, une telle mesure pourrait s’avérer contre-productive, nuisant à la capacité de la compagnie à communiquer efficacement avec ses partenaires étrangers. Une vision à courte vue qui sacrifie la nécessaire ouverture internationale sur l’autel d’une politique linguistique exclusive.
Face à ces nombreux défis, le PDG Benhamouda devrait impérativement recentrer ses efforts sur l’amélioration tangible de l’expérience client, en s’attaquant sans délai aux dysfonctionnements qui gangrènent Air Algérie depuis des années.
Kamel AIDOUNE