Ils ont été invités à voter massivement pour Tebboune, mais ont préféré quitter massivement l’Algérie.
Jamais le pays n’a connu une telle hémorragie en un laps de temps aussi court que durant la semaine écoulée. En seulement 48 heures, une véritable flottille de « barques de la mort » a réussi à atteindre les côtes espagnoles, sans compter celles qui, parties de l’Est du pays, ont accosté sur les côtes italiennes.
Au moins 797 Algériens, hommes, femmes et enfants, ont débarqué sur les côtes espagnoles entre le lundi 2 septembre et le jeudi 5 septembre, selon les données de l’humanitaire et lanceur d’alerte espagnol Francisco José Clemente Martín. Les autorités espagnoles ont enregistré l’arrivée de 49 embarcations transportant ces 797 migrants en seulement quatre jours.
Le lundi 2 septembre, six embarcations avec 93 harragas algériens ont accosté en Espagne. Le lendemain, pas moins de 26 barques transportant 472 Algériens ont atteint la côte. Le mercredi, 11 autres « barques de la mort », avec à leur bord 163 passagers algériens, ont rejoint les rivages espagnols. Enfin, le jeudi, à moins de 48 heures des élections présidentielles qui allaient reconduire le locataire d’El Mouradia pour un second mandat, 69 Algériens sont arrivés en Espagne à bord de six embarcations.
Le lanceur d’alerte espagnol a admis son incapacité à suivre toutes les opérations de sauvetage ou les arrivées depuis l’Algérie en raison de leur nombre croissant. Il n’a pas manqué de critiquer les autorités algériennes ainsi que les citoyens qui continuent de les soutenir, malgré cette hémorragie humaine. Sur sa page Facebook, il a partagé une caricature montrant une flotte de barques en route vers l’Espagne depuis l’Algérie, avec pour légende : « L’Algérie quittée par ses enfants. Hommes, femmes, enfants et bébés fuient, risquant leur vie en mer ». Il a ajouté, à l’intention des Algériens : « N’oubliez pas de voter cette semaine… ».
Cette fuite massive des Algériens à la veille des élections est l’illustration la plus frappante du désespoir que suscite le régime en place. Les harragas préfèrent risquer leur vie en mer plutôt que de subir cinq années supplémentaires sous le même pouvoir, marqué par la médiocrité et la répression.