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jeudi 23 octobre 2025
DébatsL'Algérie aux Algériens : Pour en finir avec les mirages toxiques du panarabisme

L’Algérie aux Algériens : Pour en finir avec les mirages toxiques du panarabisme

Tribune Libre par Bihmane Belattaf

Il est des héritages qui empoisonnent l’âme d’une nation, des chaînes idéologiques qui entravent sa marche et obscurcissent son destin. Le panarabisme et son corollaire, l’arabo-islamo-baathisme, sont de ceux-là. Pour l’Algérie, cette orientation n’a été ni un choix, ni une fraternité, mais un dogme imposé, une parenthèse historique stérile dont il est urgent de dresser le bilan et de tourner définitivement la page.

La question est brutale, mais essentielle : Qu’avons-nous tiré comme bénéfice concret de cette « oumma arabe » fantasmée ?

En guise de réponse, l’Histoire, cruelle et impartiale, nous tend le miroir de nos dix années de plomb. Face au terrorisme le plus ravageur, dans la fournaise où l’Algérie s’est sacrifiée pour contenir le fléau intégriste, où étaient donc nos « frères » arabes ? Le silence assourdissant des capitales arabes, leur indifférence cynique, leur diplomatie lâche et complice parfois, ont été la seule « solidarité » que nous ayons reçue. Pendant que nos fils mouraient pour une cause qui dépassait nos frontières, l’Algérie était seule, abandonnée, offerte en pâture. Cette trahison n’est pas un détail de l’Histoire, c’est une cicatrice indélébile, un acte de divorce définitif.

Ils nous ont parlé de langue unique, de destin commun, de grandeur passée. En réalité, ils nous ont offert un leurre, un cache-misère pour des décennies de gestion désastreuse. Le panarabisme a été l’alibi parfait pour étouffer nos spécificités, nier la richesse de notre amazighité fondatrice, verrouiller la pensée et justifier un autoritarisme stérile. C’était la « tumeur cancéreuse » qui a métastasé dans les institutions, corrompu l’éducation et embrigadé la culture dans un carcan étranger. C’était le « poison » qui a distillé la honte de soi et le mépris des autres, nous éloignant de notre africanité naturelle et de nos potentialités méditerranéennes.

Le résultat est sans appel : un retard de développement abyssal, une jeunesse en perte de repères, une économie exsangue et une identité schizophrène. Nous avons troqué notre souveraineté contre des slogans creux, et notre honneur contre l’indifférence de ceux que nous appelions frères.

Assez de chimères ! Assez de suivre des voix qui nous mènent dans l’impasse !

Il est temps que le pays soit rendu à ses dignes fils. Il est temps de renouer avec le génie algérien, multiple, fier et indépendant. Il est temps de regarder vers l’Afrique, avec laquelle nous partageons le sang et le sol, et vers le monde, pour y prendre la place qui nous revient de droit.

L’Algérie n’est pas arabe. Elle est algérienne. Elle est amazighe, » arabe » , musulmane(leur version hypocrite), méditerranéenne et africaine. Cette pluralité est notre force, notre patrimoine et notre avenir.

La rupture avec ce panarabisme nocif n’est pas un rejet de l’autre, c’est une reconquête de soi. C’est un impératif de survie et la condition sine qua non de notre renaissance.

L’heure de la dignité retrouvée a sonné.

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