C’est un pas supplémentaire vers l’épilogue judiciaire d’un drame qui a profondément meurtri la Tunisie post- révolutionnaire.
La Cour criminelle de première instance de Tunis a fixé au mardi 14 mars une séance cruciale de plaidoiries dans le cadre du procès lié à l’assassinat du militant politique et figure de proue de l’opposition, Chokri Belaïd.
Cette étape procédurale revêt un caractère hautement symbolique pour les proches du “martyr” Belaïd, abattu de sang-froid en février 2013 dans des circonstances tragiques qui ont bouleversé le paysage sociopolitique tunisien.
Lors de l’audience de ce mercredi, des échanges nourris ont opposé la défense de l’accusé Mohamed Amine Al-Qasimi et les magistrats instructeurs. Me Salah Barkati, conseil du prévenu, avait formulé la requête de reporter la séance afin d’examiner un enregistrement audio contenu dans les pièces à conviction et d’en discuter le contenu avec son client.
Cependant, la Cour a réfuté cette demande, actant ainsi la tenue des plaidoiries initiales pour la semaine prochaine. Al-Qasimi a vigoureusement remis en cause la légalité de ces enregistrements, les qualifiant de “simples conversations” menées après la clôture de l’enquête préliminaire, dénuées de tout procès-verbal ad hoc ou signature attestataire.
Cette polémique procédurale vient illustrer, s’il en était encore besoin, la haute sensibilité de ce dossier qui a longtemps empoisonné le climat sociopolitique tunisien. L’assassinat de Chokri Belaïd, figure respectée de la gauche unioniste, avait en effet déclenché une vague de manifestations monstres réclamant vérité et justice.
Haithem M.