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Tragique histoire d’un jeune étudiant zimbabwéen assassiné en Algérie

Admis au Baccalauréat de mon pays (le Zimbabwe) en 2013 et figurant parmi les meilleurs, je fus sélectionné pour une bourse d’études universitaire en Algérie

venant d’un pays anglophone, il me fallut faire une année d’études de langue française pour pouvoir commencer les études universitaires.

Inscrit en 1re année Sciences et Techniques à l’université Badji Mokhtar d’Annaba, je me suis orienté par la suite en Électrotechnique.

En cette année 2019, je faisais mon master 2 en Électrotechnique et je préparais déjà mon mémoire de fin d’études. Tout enthousiaste de pouvoir terminer, rentrer dans mon pays, revoir mes parents et amis et commencer ma vie professionnelle.

Hélas ! Il en fut tout autrement.

Mardi, 05 février 2019 à 19h je me rendais au restaurant de notre cité universitaire pour dîner comme d’habitude depuis 5 ans. Cette nuit-là, il pleuvait beaucoup, et il y’avait grève des étudiants algériens au niveau du resto, il me fallait donc sortir pour payer des condiments et venir cuisiner. Accompagné de mon ami et compagnon de tous les jours nous nous rendîmes au marché. Au retour, voilà que des jeunes badauds du quartier nous agressâmes. Je fus poignardé avec un couteau à la cuisse, les auteurs de cet acte odieux s’enfuirent. Je commençais à me vider de mon sang, car la blessure était assez profonde, et je finis par perdre connaissance. Mon ami qui m’accompagnait ce soir-là me traîna au milieu du goudron, pour que les passants alertent les secours. Je n’oublierai jamais au grand jamais que les automobilistes algériens déviaient mon corps qui gisait au sol tout en me vidant de mon sang, sans s’arrêter, ni appeler l’ambulance, ni prévenir le poste de police qui se trouvait à quelque 200 mètres de là.

Et ce n’est que plus d’une heure plus tard que les secours arrivèrent. Transporté à l’hôpital d’El Hadjar, je rendis l’âme dans l’après-midi du jour suivant ; si loin de ma patrie.

Dites à ma maman, à mon papa, et à mes frères et sœurs qu’ils ne me verront plus. Dites-leur que, venu acquérir le savoir dans un lointain pays, je rentrerai dans un cercueil au lieu de rentrer avec un diplôme. Dites-leur que le racisme et la xénophobie ont eu raison de ma vie.

Aujourd’hui ce fut moi, demain c’est peut-être toi…

 

Rest In Peace Prosper Ndudzo !

Que ton âme repose en paix.

En ta mémoire, nous nous battrons pour que justice soit faite.

 

Fraternellement, Badra Aly Dia.

Source : Mohamed Allouche

 

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