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Toi, l’exilée dans le déchirement

À une amie intellectuelle exilée, qui porte en elle les stigmates de l’innommable, de la sauvagerie humaine et de la déchéance culturelle. La bizarrerie religieuse avec les recettes les plus indigestes.

Ces images venues tout droit des fins fonds de la barbarie d’il y a des siècles, de l’ère médiévale comme, de la période dite de « l’inquisition », je lui reparlerais sans cesse de cette Kabylie qui lui manque et qu’elle porte dans les veines et les tripes. C’est en empruntant ces sentiers abrupts qui menaient vers nos villages perchés, quand sur ma route, je rencontrais plus de femmes « corbeautisées » que celles qui étaient toutes aussi charmantes les unes que les autres avec leurs têtes nues et cette robe kabyle, toute rayonnante.

Là, j’ai compris que la contagiosité était notre propre œuvre. Il m’était arrivé de questionner quelques-unes pour les plus âgées, dans un « parcoeurisme » religieux, c’est la « Souna ». Pour les plus jeunes, il est charme, pureté et surtout un accessoire pour vivre sa « Citadinité » et se diluer dans ce qui est déjà mensonge et tromperie.

Je me rappellerai cette trop belle phrase, quand tu me parlais de tes amis de tes proches qui s’en allaient l’un après l’autre, et me dire après un long soupire, « Oui Bihmane, c’est à partir de là que j’ai compris que j’ai perdu mon pays ».

Pour ma part, je lui réponds « Oui, l’exile déchire », plus dur est de quitter son pays à la hâte, et être accueillie par cette autre terre qui n’est jamais de la même odeur que la sienne.

Bihmane Belattaf

 

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