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Romances inassouvies de Brahim SACI, Les mystères de l’amour

Jamais deux sans trois: avec ce troisième recueil de poésies, Brahim Saci confirme l’adage. Dans ces romances inassouvies, le poète continue ses précédentes quêtes, il les amplifie, il leur donne encore plus de lumière, plus de profondeur. Et pourtant ce n’est pas toujours facile de raconter ce qui n’est plus, cet amour qui s’est effrité avec le temps. Mais Brahim Saci se souvient: dans ces poésies, il fait revivre cette passion, cette entente de jadis, ces voyages à deux, en Normandie ou en Kabylie. Ainsi il emporte avec lui ses lecteurs qui entreprennent un long voyage.

   Les mots quand ils sont recherchés, quand ils sont mis dans une belle harmonie, font rêver. Les mots apportent aussi leur part de mystère; la vie en est remplie, la vie est souvent incontrôlable. Brahim Saci restitue dans ses poésies des atmosphères, des souvenirs, des haltes heureuses, des déceptions, des chagrins. C’est tout un programme.

   Le poète sait mieux que quiconque nous bercer d’une certaine philosophie de la vie, glanée ici et là, dans les bistrots parisiens, sur les montages des origines en Kabylie, dans les villes et bourgs du nord de la France. Malgré la déchirure qu’ils transmettent, les mots de Brahim Saci interpellent le lecteur qui se laisse aller pour entendre les confidences du poète.

Les mystères de l’amour sont, à bien des égards, imperceptibles : ils échappent à la logique, ils se jouent des certitudes, ils imposent leur part d’ombre. Le poète est souvent un romantique qui espère au-delà de la déroute, au-delà des chaînes qui se brisent, des offenses, des malaises. Mais les mots ne suffisent pas pour reconstruire une relation abîmée par les jours mauvais, par un monde souvent impitoyable. La réalité amère vient rappeler au poète que le brouillard existe aussi, que le soleil se couche après une journée éclatante de lumière et de chaleur.

Brahim Saci, inspiré et méditatif, se promène dans Paris, cette ville qu’il aime tant ; c’est cette cité qui l’incite à écrire, un carnet toujours dans la poche pour tenter de saisir ces mots qui viennent vers lui. Les mystères de l’amour sont comparables aux mystères de la création : leurs contours sont invariables, imprévisibles, sombres et lumineux à la fois.

    Romances inassouvies, ce nouveau recueil de Brahim Saci est, au final, une belle balade qui enchante le lecteur, qui le guide sur les sentiers de l’âme humaine en souffrance. Mais cette balade est également salvatrice car c’est une invitation à aller au fond de soi-même, au fond de ces possibilités du bonheur. Les mots offrent cette grâce qui ne s’use pas, qui reste éternellement dans la mémoire des amoureux. Aimer c’est croire à la beauté de l’existence, c’est aussi accepter la défaite, c’est également regarder l’avenir en souriant malgré l’échec. Car la vie continue, et tant que la vie continue, le meilleur est toujours possible.

Par: Youcef Zirem

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