- Madame Michelle Bachelet, votre excellence, Le 18 févrierdernier le pouvoir militaire algérien, sous couvert de sa façadecivilele chef de l’État désigné Mr. Abdelmadjid Tebboune, avait annoncé des mesures de grâce en faveur d’une trentaine de détenusd’opinion qui pouvaient laisser penser que cela étaitle préludeà un climat d’apaisement pouvant ouvrir la voie à un dénouement de la crise politique en Algérie.Votre Excellence, Il faudrait tout d’abord préciserque pour les détenusd’opinion n’ayant pas encore été jugéil ne s’agissait que d’une libertéprovisoire, ce qui ne les met nullement àl’abrid’un emprisonnement ultérieur. Aussicette mesure ne touche pas l’ensemble des détenus d’opinionet certains demeurent à ce jour en prison. Votre Excellence, Ceci démontre cette dictature militaire érige le délit d’opinion en ‘épée de Damoclès’ qui continue a peser sur les citoyens. C’est pourquoi les imposantes marches populaires, suspendues pour cause de pandémie, ont reprisen masse sans pour autant changer la nature des revendications des manifestants, à savoir le départde la junte au pouvoir et l’instauration d’une véritable démocratie,ce qui bien sûr n’est pas du goûtdes dirigeants qui multiplient les enlèvements, arrestations, et emprisonnements arbitraires. En fait, ils reprennent d’une main ce qu’ils ont donné de l’autre.Votre Excellence, Bien plus grave encore la répression policières’abat sur les manifestants sans distinction d’âge ni de sexe et les nombreuses vidéos qui circulent attestent de la brutalité de la répression dont usent les services de sécurité qui n’ont pas hésité à recourir à la torture et aux violences sexuelles de certains détenus dans les locaux du centre Antar de ben Aknoun sur les hauteurs d’Alger. Il va sans direégalementque le pouvoir tente à chaque fois d’empêcherles marches par un verrouillage systématiquedes villes et par des intimidations à outrance. À cetterépressionqui viole un droit humain le plus élémentaireà savoir celui de manifester paci5quement et d’exprimer ses opinions politiques,se sont ajoutées des révélationsrécentes sur des cas avérés de traitement inhumains et dégradants y compris la torture et viol de Walid Nekiche et Brahim Lalami, dansdes centres spécialisés de la police politique et qui sont attestés par des témoignages des victimes elles-mêmes et divulguées lors des audiences dans les tribunaux.Votre Excellence,Mêmesi nous savions que ces pratiquesfont partie depuis des dizaines d’années de l’arsenal répressif de la dictature aux commandes de notre pays, il n’en demeure pas moins que les révélationsfaites par
- RIPOSTE INTERNATIONALEMAISON DE LA VIE ASSOCIATIVE ET CITOYENNE (MVAC) 8 RUE DU GENERAL RENAULT – 75011 PARISTEL. : 06.34.36.62.29 – EMAIL : RIPOSTE 2018@ GMAIL . COM les victimesde ces traitements dégradants infamants et indignes ont dévoilé au grand jour la pratique de la torture érigée comme moyen de bâillonner le citoyen et instiller en lui la peur. Votre Excellence,Cette dictature qui clame aux yeux de l’opinion internationale qu’elle a satisfait à l’ensemble des revendications populaires ne peut plus cacher sa face la plus hideuse, à savoir l’emploide la torture et qui ne saurait demeurer impunie.Votre Excellence, Plus grave encore le ministre de la justice vient de présenter un projet de loi sur ladéchéancede la nationalité pour tout citoyen algérien résidantà l’étranger « Quiportent de graves préjudices aux intérêts de l’État ou qui portent atteinte à l’unité nationale ». En mobilisant des notions juridiques aussi vagues que dangereuses comme «atteinte à l’unité nationale, ou aux intérêts de l’État», l’on assiste à une dérive extrêmement grave du régime portant atteinte au droit à la nationalité pour faire des apatrides et qui vise à briser la mobilisation remarquable de la diaspora algérienne, en soutien au hirak. Cette escalade dans la répressionet le bâillonnement des Algériensy compris ceux résidentsàl’étranger révèleau grand jour les desseins d’une junte militaire qui resserre jour après jour son emprise sur notre société. Votre Excellence, Aussi nous faisons appel une nouvelle fois à votrehonorable institution en tant que gardienne du respect des droits humains pour interpeller avec fermetéetdétermination les dirigeants de notre pays pour qu’ils cessent leur politique derépressionet de diktat que nous subissons et les contraindre àouvrir la voie àdesnégociationspour l’instauration d’un État de droit et des libertésen Algérie. Nous saluons votre récenteintervention à lasession du Conseil des droits de l’homme, mais à l’évidence il en faut bien davantage pour faire entendre la voix de la raison et de la sagesse à cette dictature qui nous ét ou>e.Votre Excellence, Le peuple algérien qui s’exprime depuis deux années déjà avec un paci5smeexemplaire, salué à traversle monde continuede sou>riret il est à craindrequ’ilne puisse plus supporter ces exactions et ces humiliations quotidiennes du régime, au risque d’une explosion de colèreinduisant un embrasement detout le pays, voire au-delà des frontières.Votre Excellence, Toute personne attachée aux valeurs humaines ne peut rester indifférente à de telles violations des droits élémentaires des Algériens et l’organisme que vous présidez ne peut laisser cette situationprendre une tournure dramatique alors que nous sommes convaincus que votre engagement clair et sans réserve pour le
- respect des droits humains en Algériefera sans doute reculer cette menace et contraindra le régime à reculer. Paris le 05 Mars 2021Pour le Bureau Exécutif Riposte International Ali Ali Ait Djoudi – Président.