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Qui sont les citoyens en garde à vue avec Mira Moknache et Me Ouali ?

Les autorités ont procédé à de nouvelles arrestations à la suite de la mise en garde à vue de l’enseignante Mira Moknache, de son avocat Sofiane Ouali et d’un groupe de militants, portant le nombre de personnes arrêtées à au moins treize.

Depuis le 8 juillet, les services de la sûreté de Béjaïa et la gendarmerie ont effectué plusieurs arrestations, commençant par celle de l’enseignante universitaire et militante politique Mira Moknache. Ces arrestations se sont poursuivies jusqu’à hier avec celle du militant Hakim Benouchene à Akbou, à l’ouest de Béjaïa. La veille, le lanceur d’alerte Yuva Menguelet, un lycéen de 18 ans qui documente la situation des activistes et des détenus d’opinion sur sa page Facebook, a été arrêté lors d’une perquisition à son domicile.

Ces arrestations font suite à celle de Mira Moknache, le 18 juillet, dont le domicile, à El Kseur, a été perquisitionné le même jour par la BRI en sa présence menottée. Son avocat, Me Sofiane Ouali, également membre du collectif de défense des détenus d’opinion, a été arrêté à 3 heures du matin, dans la nuit du 9 au 10 juillet à Tichy, sur la côte est de Béjaïa. Il était en compagnie des anciens détenus d’opinion : Khoudir Bouchelaghem, Tahar Achiche, Ghilas Ben Kerou, Lounes Ghougad, Rafik Belayel (un acteur), Malek Boudjemaa et son fils Mokrane Boudjemaa.

Au moins treize personnes sont actuellement en garde à vue au commissariat central de Béjaïa. L’ancien détenu d’opinion Mustapha Akkouche a été arrêté le 11 juillet, avec perquisition de son domicile le même jour. Il a quitté la prison récemment. Les autorités ont également perquisitionné les domiciles de Me Ouali, de Ghilas Kerou ainsi que celui de Salim Bouazza. Ce dernier est porté disparu depuis le 9 juillet et pourrait être en garde à vue, selon le CNLD. Ils résident tous à Akbou.

Des arrestations arbitraires

Ni leurs membres de famille ni leurs avocats n’ont été autorisés à leur rendre visite, et leur garde à vue pourrait se prolonger encore plusieurs jours. Selon l’article 65 du Code des procédures pénales, la garde à vue ne doit pas excéder 48 heures avant de présenter l’inculpé devant le parquet. Elle peut être renouvelée deux fois en cas d’atteinte à la sécurité de l’État, et jusqu’à cinq fois pour des crimes organisés, terroristes ou subversifs.

Il est important de rappeler que Mira Moknache subit un acharnement policier et judiciaire depuis le Hirak en raison de son militantisme pacifique. Elle a été poursuivie dans au moins dix affaires pour « terrorisme » (article 87 bis du code pénal) pour son affiliation présumée au MAK, un mouvement classé comme organisation terroriste par l’État algérien. Dans l’une des affaires, un tribunal d’Oran l’a condamnée à trois ans de prison ferme en appel. Son dossier est actuellement en attente devant la Cour suprême. Les militants actuellement en garde à vue avec elle sont d’anciens détenus d’opinion qui ont été condamnés, pour la majorité, en vertu de l’article 87bis du code pénal pour une présumée appartenance au MAK.

Ces arrestations arbitraires ont suscité l’indignation du collectif de défense des détenus d’opinion, de Riposte Internationale, du RCD et d’un nombre de militants et d’activistes.

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