Des milliers de Marocains ont battu le pavé dimanche 19 mai à Casablanca pour dénoncer la poursuite des relations avec Israël malgré la guerre sanglante à Gaza. Cette manifestation populaire d’envergure témoigne du profond malaise d’une large frange de l’opinion publique marocaine face à la normalisation engagée en 2020.
Scandant des slogans comme « Liberté pour la Palestine » ou « Non à la normalisation », les manifestants ont exprimé leur solidarité avec le peuple palestinien. Leur mobilisation intervient alors que le conflit meurtrier entre Israël et Gaza, déclenché le 7 octobre dernier, a déjà fait plus de 35.000 morts selon les derniers bilans.
Malgré l’ampleur du massacre dénoncé par la communauté internationale, le royaume chérifien a non seulement maintenu ses liens avec l’État hébreu, mais les a même renforcés, notamment dans le domaine de la coopération militaire. Une décision en totale contradiction avec le soutien traditionnel du Maroc à la cause palestinienne.
Cette ferme prise de position du pouvoir marocain suscite l’incompréhension et la colère d’une partie conséquente de la population. Un porte-parole de l’armée israélienne est même allé jusqu’à présenter le Maroc comme un soutien dans cette guerre qui isole pourtant Israël sur la scène internationale.
Face à ce bras de fer entre les autorités et la rue, la question palestinienne continue de cristalliser les tensions au Maroc. Cette nouvelle démonstration de force des manifestants pourrait bien relancer le débat autour de la normalisation avec Israël.
Kamel AIDOUNE