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MASCARA, MON CAMARADE POLYTECHNICIEN ET LE « MATREG »

Ceux qui me connaissent, mes amis Facebook, ont peut-être remarqué que depuis mon retour je n’ai pas dit un mot sur cet énergumène en épée. Celui qu’on m’a imposé comme figure nationale.
C’est parce que la dernière fois, avant ma pause de Facebook, j’ai eu l’impression que tout Mascara m’était tombé sur la tête.
Eh moi, j’aime bien cette ville du « matrag », vraiment. 
Et puis, nous, les oranais, lorsqu’on était fatigués d’être traités de rustres à l’accent guttural d’illettrés (le raï n’a pas arrangé les choses), on avait excuse à trouver plus caricatural que nous. 
C’est toujours le cas pour nos sympathiques compatriotes de Mascara, la réputation du « Matrag » ?
Je les embrasse très fort et me souviens d’un brillant camarade de lycée, qui avait rejoint la plus haute école supérieure française.
L’un des attributs de cette prestigieuse école, polytechnique, est le port de la « tangente ». C’est ainsi qu’on appelle l’épée portée avec la tenue d’apparat.
Tangeante car elle est inclinée par rapport aux bandes du pantalon.
Je l’ai rencontré à Paris, trois ans après notre départ, à la même période, et je me souviens lui avoir dit « Enfin, un mascarien porte l’épée mais pas pour menacer ».
Je me souviens aussi que ce sympathique camarade, dont j’ai oublié le nom, d’une timidité aussi grande que son brillant cerveau, m’avait dit :
« Oui, je porte l’épée pour me venger de tes sarcasmes sur la stupide statue guerrière d’Abdelkader ». À l’époque de notre départ, elle était déjà érigée à Alger, le derrière du cheval face au siège national du FLN.
Il me l’avait dit avec cette tendresse que son sourire ne trompait pas car il savait que les mascariens nous traitaient de « bouffeurs de sardines ».
Il était grand, mon camarade, et a fait honneur à cette façon que nous avions de parler au second degré.
Car nous, nous combattions la bêtise régionaliste par l’humour, comme je le fais avec la JSK.
Vive Mascara et vive le « Matrag » !
PS : l’entrée à Polytechnique pour les étrangers était très contingentée. Ce camarade avait d’abord eu la certification de deux ans en mathématiques, à université, en plus de ses moyennes et capacités vertigineuses pour réussir le concours. Mais je suppose également, mon souvenir est lointain, qu’il s’était marié très jeune avec une adorable française, présente ce jour, ce qui lui aurait permis d’accéder au concours par le statut général.
Par: Boumediene Sid Lakhdar 

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