En complémentarité, à mon tour de proposer la lecture de ce livre disponible en librairie
Par cette analyse anthropologique et psychanalytique de la littérature française dite « coloniale » et de la littérature francophone maghrébine, Nabile Farès nous invite à relire des textes fondateurs pour en saisir la nécessité psychique, sociologique, idéologique, historique, linguistique et mémorielle. L’auteur d’Il était une fois, l’Algérie nous offre un travail d’écriture multiple qui nous intime à passer d’un lieu d’écriture à un autre, de lire les œuvres littéraires à partir du lieu « autre » qui n’appartient ni à l’écrivain, ni au lecteur.
Nabile Farès s’intéresse aux auteurs qui se sont heurtés à une incompréhension de ce que pouvait être l’ouverture historique à soi-même, logée dans la quête et la reconnaissance des indépendances. Il s’interroge aussi sur la manière de dénouer l’association du mot « étranger » avec le mot « ennemi ». Comment faire échapper à la catégorie, à l’existence de l’étranger, la malédiction de l’« ennemi » ? Comment s’accepter soi-même comme le compagnon étranger de l’Autre et non son ennemi ? Comment se réconcilier avec l’Autre en soi quand on est Maghrébin amazigh, arabophone et/ou francophone, juif, chrétien ou musulman ?
Par Ahmed Ait Larbi