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L’UGTT s’engage dans la lutte contre l’exploitation des travailleurs étrangers

Unionists wave flags of Tunisia and flags of the Tunisian General Labour Union (UGTT) as they attend the speech given by Noureddine Taboubi, the general secretary of the UGTT, during the celebrations of the 8th anniversary of the Tunisian revolution day, held outside the headquarter of the UGTT in the capital Tunis, Tunisia, on January 14, 2019. (Photo by Chedly Ben Ibrahim/NurPhoto via Getty Images)

La centrale syndicale a décidé de créer quatre points de contacts dans les villes de Tunis, de Sfax, de Sousse et de Medenine afin d’offrir aux travailleurs étrangers réguliers ou irréguliers une aide juridique.

L’UGTT a publié, mercredi, un communiqué de presse sur son site officiel, suite à la mort de deux travailleurs étrangers sur leur lieu de travail. Elle appelle à la régularisation de la situation des travailleurs dans une situation irrégulière et met à leur disposition un service juridique afin de défendre leurs droits. Explications…

Le 6 février, un travailleur agricole ivoirien est mort dans une ferme à Sidi Bouzid. Il y travaillait illégalement et séjournait de manière irrégulière sur le territoire tunisien. Le procureur de la République a été saisi et la société civile avait alors dénoncé l’exploitation des travailleurs étrangers et appelé à leur protection. En tête, l’Association Tunisienne de Soutien des Minorités, dans la personne de Yamina Thabet sa présidente, qui avait appelé le gouvernement à prendre ses responsabilités et à protéger les travailleurs immigrés.

Une semaine plus tard, l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) se joint à l’appel. Dans son communiqué de presse, elle dénonce l’exploitation des ouvriers subsahariens dans les fermes et les usines et elle lie la mort de ce travailleur à une autre survenue plutôt dans l’année, dans la ville de Sfax.

“Les deux incidents tragiques révèlent les conditions lamentables dans lesquelles opèrent les travailleurs originaires des pays de l’Afrique subsaharienne, en Tunisie, plus particulièrement dans les secteurs du bâtiment, de l’agriculture, du tourisme, des restaurants, des stations-service ainsi que dans d’autres activités, notamment les aide-ménagères, qui constituent le maillon le plus faible, le plus vulnérable et le plus ciblé”, indique le la même source.

L’UGTT accuse le gouvernement de laxisme en mettant en exergue l’absence de volonté politique à remédier aux traitements dégradants que subissent les ouvriers étrangers et qu’elle assimile à de la traite d’êtres humains, appelant notamment à intensifier les contrôles de la part de l’inspection du travail et à régulariser les travailleurs en situation illégale.

L’UGTT offre son aide juridique

Face à ce phénomène, la centrale syndicale a décidé de créer quatre points de contacts dans les villes de Tunis, de Sfax, de Sousse et de Medenine afin d’offrir aux travailleurs étrangers réguliers ou irréguliers une aide juridique et un encadrement en cas d’abus pour détecter les violations et intervenir à temps afin de fournir une assistance aux travailleurs étrangers en Tunisie, soulignant l’attachement de la Centrale syndicale à défendre leurs droits au même titre que son souci de préserver les intérêts des Tunisiens à l’étranger.

L’UGTT a appelé, à cet égard, à développer l’arsenal juridique en Tunisie de manière à sauvegarder les droits des immigrés en Tunisie et garantir leur intégration dans le circuit économique, notamment, dans les secteurs souffrant d’une pénurie de la main-d’œuvre.

La centrale syndicale a, dans ce même contexte, appelé au respect de la législation nationale et internationale du travail afin de consacrer les principes du travail décent à travers la garantie de l’égalité des rémunérations et de la durée du travail ainsi qu’à travers le respect de la dignité des travailleurs, sans distinction de couleur, de sexe ou de religion, soulignant la nécessité d’accélérer la ratification des conventions internationales régissant le travail des étrangers.

 

Source : HuffPost Tunisie

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