Site icon Afrique du Nord News

Lucienne Brousse, l’amie de la Kabylie, nous a quittés

Lucienne Brousse : écrivaine, soeur blanche affectée à Tizi Ouzou (Kabylie, Algérie) depuis 1953

Les habitants d’Ath Meguellath commune Michelet, actuellement Ain El Hammam, se souviennent tous d’une femme qui les a marqués à jamais, qui a partagé leurs peines et leurs joies. Lucienne Brousse, cette jeune fille de 22 ans qui est arrivée un soir à l’école de Ouaghzen en l’an 1953. Cette sœur blanche qui a exercé le métier d’institutrice et qui a sillonné la Kabylie en passant par Ouaghzen, larabaa Nath Irathen, Ath Yanni, les Ouadhias, Bounouh, Ighil Ali, Azazga … a rendu l’âme à Paris ce jeudi 8 novembre 2018.

Lucienne Brousse a toujours servi la langue et la culture Amzigh. Le journal la croix l’a qualifié de  » la gardienne des trésors kabyles« . Elle est tombée amoureuse de cette Kabylie et de l’Algérie. « Je suis tombée amoureuse… des gens, du pays, des montagnes » disait-elle. Elle est l’auteur du livre Tizi wuccen. Elle a élaboré avec Madeleine Alaine un ouvrage didactique important en didactique et enseignement audiovisuel en tamazight en 2012.

Comme la langue, les tatouages font partie de la culture berbère. Cet « art du corps », pratiqué depuis l’Antiquité, est langage à déchiffrer, moyen de communiquer, de s’identifier, de se parer. Les mêmes signes et dessins se retrouvent sur les objets et les peintures, et ce sont les femmes qui les transmettent. Pour les sauver de l’oubli, et les offrir aux jeunes à la recherche de leurs racines, notamment dans l’émigration, Lucienne Brousse les a rassemblés, à partir des relevés d’Éliane Ocre, et décryptés dans un ouvrage paru en 2012.

Lewcam, Beauté et identité féminine, les tatouages féminins berbères, régions de Biskra et de Touggourt, 108 p., Éd. Dar Kehttab, Algérie.

La rédaction

Quitter la version mobile