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Liberté d’expression bafouée au Maroc: les associations tirent la sonnette d’alarme auprès de l’ONU

Des associations de défense des droits humains ont adressé un vibrant plaidoyer au Président du Conseil des droits de l’Homme des Nations Unies, M. Omar Zniber, l’exhortant à intervenir face à la détérioration alarmante de la situation des droits fondamentaux au Maroc.

Cette missive dénonce avec véhémence les atteintes répétées aux libertés individuelles et les entraves aux activités pacifiques des militants, journalistes et défenseurs des droits socio-économiques dans le Royaume.

La répression implacable déployée par les autorités marocaines à l’encontre des voix dissidentes est soulignée avec une vive préoccupation. Depuis la répression musclée du mouvement social du Rif en 2017, qui a conduit à l’imposition de lourdes peines de prison allant jusqu’à 20 ans de détention, les associations signataires déplorent une escalade sans précédent de la répression contre toute forme d’expression critique ou de revendication légitime.

La liberté d’expression est particulièrement mise à mal, avec l’incarcération de journalistes reconnus pour des motifs fallacieux, les condamnant à des peines draconiennes pouvant atteindre 15 ans de prison ferme. Cette tendance sécuritaire assumée par le pouvoir en place vise également à museler les réseaux sociaux, derniers espaces d’expression, en arrêtant et en condamnant injustement des activistes et blogueurs.

Parmi les cas emblématiques cités, figurent celui de l’ancien bâtonnier et ministre âgé de plus de 80 ans, Maître Mohamed Ziane, condamné en novembre 2022 à 3 ans de prison ferme pour son franc-parler, ainsi que les militants sahraouis subissant le même sort avec des peines disproportionnées, à l’instar du “Groupe de Gdim Ezzig”.

Face à cette régression manifeste des droits humains, les associations signataires sollicitent instamment l’intervention du Conseil des droits de l’Homme pour rappeler au Maroc ses engagements internationaux et exiger la libération immédiate de tous les prisonniers politiques et d’opinion détenus pour leur expression pacifique. Elles s’appuient sur les avis et rapports accablants de plusieurs mécanismes onusiens, tels que le Groupe de travail sur la détention arbitraire, le Comité contre la torture (CAT) et divers rapporteurs spéciaux, qui ont confirmé les violations graves des droits humains au Maroc.

Dans cette lettre, les associations réclament avec insistance la diligence d’une mission d’enquête sur les conditions de détention et l’état de santé des détenus d’opinion, suite aux grèves de la faim récurrentes. Elles expriment l’espoir que l’action du Conseil des droits de l’Homme sera significative pour l’application effective des recommandations et exigences clairement énoncées par l’Organisation des Nations Unies.

Kamel AIDOUNE

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