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Les leçons du 5 octobre 1988

Quelles sont les conséquences et les leçons à retenir des événements du 5 octobre 1988 sur le parcours politique et social de l’Algérie ?

Octobre 1988 est la conséquence d’une gestion catastrophique des pouvoirs qui ont gouverné l’Algérie depuis l’indépendance à ce jour.

Les événements sanglants d’octobre 1988 qui ont fait plus de 500 morts n’ont pas permis  d’amorcer un vrai changement politique qualitatif qui permettra à l’Algérie de se mettre dans la voie du développement. Pourquoi ?

Car, les événements d’octobre n’ont pas été planifiés par l’élite d’opposition qui est capable d’aller jusqu’à la chute du régime ni repris la colère populaire comme c’était le cas en Tunisie, en Libye et en Égypte pendant les événements du printemps dit arabe.

En plus le pouvoir n’a pas hésité à utiliser les moyens de guerre et la torture pour réprimer les jeunes manifestants.

Même si les événements d’octobre, ont permet une ouverture politique temporaire avec la création de ce que la constitution de 1989 appelait « les associations à caractère politique » qui a permet la naissance des partis comme le RCD, le FIS et autres ainsi que la légalisation des partis comme le FFS et le PAGS.

Aucun changement réel n’a vu le jour après ces douloureux événements, car l’opposition a laissé les pleins pouvoirs au régime pour conduire les « réformes politiques ». L’obstacle majeur à l’émergence d’une opposition démocratique forte est la légalisation du FIS qui a su comment mobiliser tous les marginaux et les victimes du Chadlisme. Ce mouvement islamiste radical, violents et rétrograde avec le pouvoir totalitaire en place ont conduit l’Algérie à une guerre civile qui a décimé sont élite, ses intellectuels et tous ceux qui peuvent donner espoir au peuple martyrisé. C’étaient les hordes sauvages sorties du moyen-âge qui égorgeaient et éventraient hommes, femmes et enfants et de l’autre côté c’était les escadrons de la mort qui après leurs crimes se réfugiaient dans les casernes.

Après une décennie d’effroi, de sang, de larmes, les deux belligérants ont inventé « la réconciliation nationale » un moyen pour laver leurs crimes et leurs atrocités. Un pacte gagnant, gagnant, les islamistes ont pu regagner leurs foyers en toute sécurité et en toute impunité pour blanchir l’argent racketté durant les années de braises en l’investissant dans le marché de l’informel. Et le pouvoir a réussi à garder son trône en criant sur tous les toits que c’est grâce à sa « réconciliation nationale » que le sang du peuple à cesser de couler.

La leçon d’octobre que doit retenir l’opposition est l’adage qui dit : « Les guêpes ne produisent jamais du miel » et les pouvoirs autoritaires n’accouchent jamais de la démocratie  et que toute réforme amorcée par un régime dictatorial ne peut servir qu’à son salut et sa longévité.

 

َArezki Mamart

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