L’écrivain Boualem Sansal, embastillé depuis la mi-novembre à Alger, a décidé d’entamer une grève de la faim pour protester contre son placement en détention.
Boualem Sansal (75 ans) ne s’aliment plus depuis lundi. Il a pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d’avocat », soutient Me François Zimeray. Ce dernier n’a pas obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, selon l’AFP.
Boualem Sansal a commencé lundi 17 février une grève de la faim, a annoncé, dimanche, son avocat à l’Agence France-Presse (AFP), précisant tenir cette information d’une source judiciaire.
« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d’un procès équitable », a affirmé François Zimeray, avocat français de l’écrivain, confirmant une information du Journal du dimanche. Me Zimeray a également affirmé que le protocole de soins suivi par Boualem Sansal avait été interrompu.
Plusieurs écrivains et hommes politiques ont appelé à la libération de l’écrivain. Y compris le président Macron et le parlement européen. En vain. Le régime algérien ne pardonne pas à l’écrivain des déclarations sur de prétendues frontières marocaines anciennes qui engloberaient une grosse partie de l’Ouest algérien.
Boualem Sansal est par ailleurs poursuivi en vertu de l’article 87 bis du Code pénal, qui sanctionne « comme acte terroriste ou subversif, tout acte visant la sûreté de l’État, l’intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions ».
Malheureusement, il n’y a pas que Boualem Sansal qui soit victime de l’arbitraire en Algérie. Quelque 240 Algériennes et Algériens croupissent dans les prisons pour leurs opinions. De nombreuses ONG de défense des droits humains, comme Amnesty Internationale, Riposte Internationale ont dénoncé ces arrestations arbitraires et l’instrumentalisation de la justice par le régime.
La rédaction