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L’écrivain amazigh Ali Belhout menacé d’alourdissement de peine

Le parquet de Tizi-Ouzou a requis ce 20 février l’aggravation des peines à l’encontre de l’artiste et écrivain d’expression amazighe Ali Belhout et de ses co-accusés, pour “atteinte à l’intérêt national”. Une épée de Damoclès suspendue en amont du verdict fixé au 27 février.

Ali Belhout avait été condamné le 13 décembre 2023 à 3 ans de réclusion et 100.000 DA d’amende par le tribunal de Draâ El Mizan pour “apologie de discours haineux”, en lien avec son roman “Ajeǧǧig n ugudu” paru en deux tomes. Ses éditeurs respectifs avaient écopé d’un an ferme et 50.000 DA d’amende.

Des chefs d’inculpation lourds, jugés “disproportionnés” par les défenseurs des libertés d’expression, pour une œuvre de fiction en langue amazighe. Textes de loi flous aidant, le parquet réclame à présent l’alourdissement de ces sanctions déjà sévères, usant de l’habituelle rhétorique patriotique.

Pour rappel, Ali Belhout avait été arrêté chez lui le 22 mai 2023, après sa participation au Salon du livre de Boudjima. Sa détention préventive, alors dénoncée par ses soutiens, aura duré 7 mois.

À quelques jours du verdict, l’inquiétude grandit quant au sort qui sera réservé à ce romancier amazigh injustement pris pour cible. D’autant que cette volonté affichée de le punir plus sévèrement encore envoie un signal glaçant à tous les intellectuels dissidents ou simplement à ceux s’exprimant dans une langue minorée.

SAMIR L.

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