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L’école de Bouteflika : une école otage des idéologies

« L’intrusion de l’idéologie a conduit l’école algérienne à des impasses intellectuelles et des échecs de la tolérance. »
L’école est le lieu par excellence de la formation des Hommes, de production des idées, de renforcement et de renouvellement des intelligences.
Malheureusement aujourd’hui, la domination des discours idéologiques autoritaires au sein d’une société qui dispose pourtant des sédiments de la pluralité et des aspirations à l’émancipation, fait que l’école algérienne rate sa vocation essentielle d’instaurer la RATIONALITÉ et la MODERNITÉ et d’élever la liberté des consciences.

Et aujourd’hui, on veut bâillonner les intelligences ! L’échec de l’école algérienne est connu de tous. Les causalités de cet échec sont multiples, complexes, parce que liées les unes aux autres, souvent insaisissables, car dissimulées derrière les discours triomphalistes des uns et des autres. L’intrusion de l’idéologie a conduit l’école algérienne à des impasses intellectuelles et des échecs de la tolérance. Ainsi, les idéologues de la pensée uniciste et conformisante ont été et sont à l’origine d’une série d’amalgames sur des concepts tels que : l’Histoire, la Nation, la Croyance, la Tradition, la Modernité…

Le résultat est que les enfants algériens ont une idée étroite de la Nation, une connaissance tronquée de leur histoire. Plus grave encore, pour nos enfants l’ouverture sur les autres est devenue une vision coupable et interdite et fait naître chez eux des attitudes ignorant l’universalité et exprimant le plus souvent l’intolérance.
Chez nos enfants, l’esprit critique est vécu comme un acte de rébellion devant l’autorité du système, et les conséquences négatives se font sentir dans la rue, à la mosquée et dans les débats politiques où sont confondus l’idéologie et la race, la langue et la religion, la politique et le prêche…Vous voyez bien les ravages créés par l’enfermement des intelligences et la contrainte des consciences. UN DÉSASTRE…

Lorsqu’on sait que notre pays est historiquement, culturellement et psychologiquement plurilingue, « l’idéologie scolaire » y voit malgré tout une «TARE » au lieu d’y voir une réalité à prendre en considération et une richesse culturelle et humaine à honorer. Aujourd’hui encore et 53 ans après l’indépendance, le pouvoir algérien né des violences de 1962 (de Benbella à Bouteflika), paraît avoir choisi le JACOBINISME hérité du système français, et l’EXCLUSIVISME hérité du nationalisme arabe.
Il oublie, peut-être que les citoyens algériens (comme tous les citoyens du monde) ont des droits qui resurgiront et finiront par s’affirmer à un moment ou à un autre, et qu’il est grand temps que l’Hommage de la reconnaissance soit rendu au peuple algérien. Un peuple qu’on veut déraciner et spolier à jamais de son identité millénaire. Les faux-débats piégés de ces derniers temps, de surcroît surpolitisés, sentent comme toujours la ruse et la diversion.

La pluralité linguistique en Algérie est un fait réel dont la réalisation scolaire est incontournable aussi bien pour les langues maternelles (l’Arabe et Tamazight) que pour le français et autres langues qui restent un passage obligé pour une série de niveaux de connaissances. Seules l’hypocrisie ou l’absurdité du raisonnement peuvent faire croire le contraire.
Aussi, pour tout pays qui se respecte, prendre connaissance sur l’état des langues, les besoins du développement et les réalités de la connaissance universelle, c’est LIBÉRER LA RÉFLEXION ET LA DÉCISION DES DOGMES ET DES STÉRÉOTYPES.
Que d’anomalies ont été relevées dans les manuels scolaires sans esthétique, et où le poids (même du cartable) des dogmes se retrouve dans leurs conceptions même comme, par exemple les rôles assignés à la fille et au garçon, à l’homme et à la femme. Les livres de lecture où la psychologie des effets est pratiquement inexistante.

Or, c’est par l’épanouissement intellectuel qu’il y aura nécessairement libération des intelligences et ouverture sur sa propre sensibilité et sur l’universel.
Et comme l’école (comme les mosquées d’ailleurs), a toujours été pour les systèmes totalitaires (et le système algérien en est un) un terrain d’expérimentation «Manichéen » pour l’endoctrinement et la « Décérébration » de toutes les générations à des fins de « Contrôle», il y a risque de se voir distancé par l’accélération du savoir.
Car si l’importation «Mécanique » des idées conforte la « paresse de la réflexion, la « méfiance idéologique » à l’égard des découvertes élaborées par d’autres, risque de scléroser pour encore longtemps les capacités créatives de l’école algérienne, déjà sinistrée.

En conclusion, il faut savoir que l’avenir d’un pays dépend de ses capacités de production économique, son économie dépend de sa capacité à « produire » les intelligences nécessaires.

« Il est grand temps de voir dans l’école le lieu du savoir, de la rationalité et l’ouverture, et ne pas confondre la philosophie éducative avec la politisation des connaissances et des consciences ».

Et encore une fois, qu’on le veuille ou non, les dates « fêtées » du 16 avril ou du 19 mai (comme toujours et n’en déplaise aux « objecteurs de conscience » de quelques bords qu’ils soient) n’y sont et n’y seront pour rien, car le vrai débat est ailleurs.
Au fait, peut-il y avoir d’École sans démocratie, et sans liberté ?

DR Amokrane lakhdar 

 

 

 

 

 

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