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Le rêve brisé de la fille d’un héros

« Heureux les martyrs qui n’ont rien vu » écrivait Bessaoud Mohand Arab. Oui, heureux ces glorieux qui n’ont pas vu la patrie arrivée là où elle est. Chanceux de ne pas avoir assisté à l’humiliation de ce peuple qui avait souffert avec eux dans l’espoir des jours meilleurs et heureux de ne pas avoir vu leurs enfants blesser dans leur dignité, mortifier, offenser et outrager.

Cette histoire est celle d’une des filles de l’un de ces géants qui ont donné leur vie pour que leurs enfants vivent dans la dignité, le respect et la liberté, mais…

 

Docteur Naziha Hamouda, puisque c’est d’elle qu’il s’agit, est connue sous le nom de  » Iwal « . Elle est née en 1957 à Mechouneche dans les Aurès (Algérie) d’une famille célèbre et respectable. Elle n’est autre que la fille de notre héros national, le colonel Ahmed Hamouda, surnommé colonel Si El Houes, chef de la Wilaya VI historique.

En 1959, son père est tombé au champ d’honneur en compagnie du colonel Amirouche, à Boussaâda. La jeune fille de deux ans a vécu orpheline, privée à jamais de l’amour paternel.

Quelque temps après, elle s’est installée à Alger en compagnie de sa famille où elle a fait ses premières études, puis l’Angleterre où elle a obtenu ses plus hauts diplômes scientifiques.

La fille du brave Si El Houas n’a pas dévié la voie de son père ni celle de ses ancêtres, elle a milité pour la réhabilitation de l’histoire et du patrimoine Chaoui. Elle a parcouru les villages et les douars les plus reculés des Aurès pour dépoussiérer l’identité authentique Amazigh et l’histoire du pays de la glorieuse Kahina.

Comme son père qui a combattu l’injustice, elle était une farouche opposante au régime totalitaire de Boumediene et de Chadli. Une femme brave à l’époque où les hommes tremblaient devant deux lettres, SM (Sécurité Militaire). Une fille, instruite, intelligente digne de son père qui a donné du fil à retordre à l’armée française et qui donnait la trouille à Boumediene même mort. Ce dernier a séquestré ses os et ceux d’Amirouche, durant des années dans une geôle au sous-sol d’une gendarmerie (voir le livre de Saïd Saadi : Amirouche, une vie, deux morts, un testament).

Elle n’avait jamais cessé de réclamer le corps de son père en refusant de participer aux festivités organisées par les semblants Moudjahids, qui n’ont jamais osé dénoncer la dictature et la tyrannie de Boukharouba.

Tous ceux qu’ils l’ont connue de près lui vouaient un grand respect et une grande considération pour sa forte personnalité et pour sa bravoure.

Cette grande dame qui dérangeait le pouvoir et ses serviteurs a été trouvée un jour de 1989, morte à la fleur de l’âge dans un accident douteux de la circulation.

Parmi ses œuvres :

 » Rural Women in the Aurès  »

 » Poetry context  »

Repose en paix grande dame !

La rédaction

 

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