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Le Parti des travailleurs élude une position claire sur la présidentielle

Alors que l’Algérie fait face à des élections présidentielles anticipées le 7 septembre prochain, le Parti des travailleurs (PT) semble peiner à définir une ligne de conduite affirmée. Dans un communiqué publié ce dimanche, le Secrétariat du Bureau politique du PT a en effet esquivé une prise de position tranchée sur cette échéance cruciale.

Après avoir dénoncé “l’extermination du peuple palestinien” et condamné “le crime odieux” de l’attentat meurtrier à Moscou, le PT s’est employé à analyser le “contexte mondial lourd de dangers”. Évoquant “les projets sionistes qui prévoient de disloquer toute la région”, le parti laisse transparaître une frange conspirationniste remettant en cause l’auteur des attaques de Moscou, “tout le monde sait que Daech est une création de l’impérialisme américain”.

C’est seulement dans les derniers paragraphes que le communiqué aborde, avec bien des précautions oratoires, la question des élections anticipées. “Le Secrétariat du Bureau Politique réaffirme que le Parti des travailleurs ne peut ignorer une aussi importante échéance électorale”, peut-on lire, avant d’ajouter : “Les instances de direction du Parti discuteront et décideront de la question.”

Cette formulation évasive traduit l’embarras du PT à trancher sur sa participation ou non à ce scrutin qualifié pourtant “d’important”. Le parti invoque “le contexte mondial et régional et les intérêts du peuple algérien” comme facteurs devant guider sa décision.

Faute d’une ligne directrice affirmée, le parti d’extrême gauche semble ainsi se réfugier dans une rhétorique anticapitaliste convenue pour masquer son indécision.

Cet aveuglement idéologique et ce manque de clarté politique illustrent l’impasse dans laquelle se trouve une frange de l’opposition algérienne, incapable de se positionner sur un enjeu démocratique aussi crucial que la tenue d’élections présidentielles. Une attitude qui risque d’alimenter la défiance déjà forte des Algériens envers leurs représentants politiques.

Kamel AIDOUNE

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