Les effets personnels du défunt chanteur et poète Matoub Lounes (1956/1998) sont un legs a la communauté et leur place est au musée qui sera créé et dédié à sa mémoire, a indiqué mardi à Tizi-Ouzou la présidente de la Fondation qui porte son nom.
Malika Matoub, également sœur de Lounes, qui a animé une conférence à la maison de la culture Mouloud Mammeri à l’occasion de la célébration de l’anniversaire du « Rebelle », né le 24 janvier 1956 à Tourirt Moussa (Beni Douala), a souligné que le projet d’un musée vise à préserver la mémoire et l’œuvre de Lounes Matoub.
« Ses effet personnels, dont ses instruments de musique, sa voiture où il a été assassiné le 25 juin 1998 par un groupe terroriste, ses vêtements et autres effets personnels, y seront conservés car ils appartiennent à la mémoire collective », a-t-elle relevé.
« Le legs ne peut en aucun cas faire l’objet d’un quelconque partage dans le cadre de l’héritage au risque de le voir au fil des générations se disperser entre héritiers et se perdre », a-t-elle insisté, rappelant que son frère disait lui-même dans une de ses chanson « mon bien appartiendra à la communauté ».
L’intervenante, qui a présenté le bilan de 20 ans d’existence de la fondation Matoub Lounes, a cité, entre autres grands projets menés par cette structure, parallèlement aux démarches pour la réouverture du dossier de l’assassinat de son frère, celui de la réalisation d’un musée privé qui sera géré par la fondation et dont l’autorisation de sa création a été accordée par la Présidence de la République. La gestion de ce musée qui appartient à la fondation sera totalement assuré par la fondation.
Cette structure, une bâtisse de 350 m2 sur quatre niveau qui sera réalisée à proximité de la maison de Lounes, sur un site qui est séparé de cette habitation par une piste, « permettra de garantir une meilleure conservation des biens de Lounes pour les transmettre aux générations futurs », a-t-elle expliqué.
Actuellement, la fondation poursuit ses démarches auprès de services concernés pour obtenir la cession du terrain qui appartient au secteur de l’éducation, l’étude de réalisation de ce projet confié à un bureau d’étude choisi par la fondation et a des experts du ministère de la Culture qui apportent leur concours pour que la structure soit réalisée selon les normes qui régissent les musées, est presque achevée, et il ne reste que quelques réserves à lever pour passer au volet génie civile, a indiqué, Medrouk Nourredine, membre de la fondation présent à cette conférence qui a fait savoir que l’étude du sol sera entamée la semaine prochaine.
Abordant les futurs projets de la fondation, Malika Matoub a annoncé la création d’une école de musique. « Des prospections de terrain pouvant recevoir cette école sont en cours et nous sommes en discussion avec la commune d’Ath Aissi, pour voire la possibilité de l’implanter dans cette localité », a-t-elle dit.
Elle également révélé la création, à partir de l’année prochaine, d’une bourse Matoub Lounes au profit des universitaires pour encourager les recherches académiques sur l’œuvre du rebelle, a-t-elle expliqué. Sur un autre volet, Malika Matoub a dénoncé certains éditeurs, contre qui la fondation est en justice pour avoir « triché sur les droits d’auteurs » et les manipulations qui ciblent les actions de la Fondation.
APS