Site icon Afrique du Nord News

LE MONDE CHANGE

Le monde change, sans pouvoir y influer dans l’immédiat.
Le COVID-19 met en lumière les interdépendances internationales, surtout le poids grandissant qu’occupe la Chine à l’instar des Etats Unis d‘Amérique. La décision économique a changé de continent, elle est passée des Etats Unis vers la Chine.
Le monde occidental, s’éveille à cette réalité, sans qu’ils ne puisse y faire quelque chose dans l’immédiat. La course au vaccin contre ce coronavirus fait partie de la nouvelle guerre économique, qui vient juste de commencer et dont les relents n’augurent rien de bon.
Les diverses délocalisations vers la Chine, dictées par l’appât du gain des grands groupes internationaux, suivies par un transfert de technologie ont bénéficié d’une manière inattendue à la Chine, qui a su éviter tous les pièges mis en place par les multinationales pour protéger leurs sciences et leurs savoirs. Toute délocalisation avec transfert est codifiée pour ne lâcher qu’un minimum de savoir. La Chine, pays continent, engage des sommes colossales pour comprendre, diffuser et améliorer ce savoir. Le coût de la recherche fondamentale et expérimentale est énorme, leur prise en charge par les multinationales répond à un cahier de charge très contraignant et à un calcul économique complexe dont l’objectif principale est l’aboutissement vers de l’innovation leur interférant une position concurrentielle importante qui se traduirait par des sommes sonnantes et trébuchantes. Grace aux gains engrangés par l’Etat chinois et leur balance commerciale largement excédentaire, ce dernier se lance dans la recherche à grande échelle. La prise en charge par l’Etat chinois du coût de la recherche répond à un autre objectif, celui de permettre et de préparer son peuple à rentrer de pleins pieds dans les nouvelles technologies. Cette approche volontariste, du pouvoir chinois, donne des résultats au-delà de toute attente.
Cette crise du COVID-19 montre la place prépondérante qu’occupe la Chine sur le plan économique, qui, en l’espace d’une génération est devenue l’atelier du monde.
La façon dont la Chine a su venir au bout du COVID-19, au bout de quatre mois, montre leurs capacités à trouver des réponses rapides et efficaces à toutes sortes de crises. Crise créée dans des laboratoires ou mutation accidentelle, peu importe, la Chine devient le centre du monde.
Transformer cette crise en opportunité géostratégique est, peut-être, l’objectif recherché. A contre pieds des Etats Unis, qui a ordonnés, la fermeture de ses vols en provenance et vers l’Europe, la chine lance un programme d’aide en matériels de soin vers Les pays les plus touchés par le coronavirus, Etats Unis compris, Il est à présager que ce programme s’étende vers toute la planète.
La guerre économique, larvaire, entre les Etats Unis et la chine prend une nouvelle dimension à qui imposerait sa suprématie au monde. La bipolarité dans les relations internationales, déjà expérimentée, ne peut qu’engendrer une nouvelle guerre froide.
Comment permettre à l’Europe d’entrer dans le jeu en tant que troisième antagoniste, non pas en tant que canne d’appui des Etats Unis mais comme force à part entière.
La crise du COVID-19 est une épreuve qui a démontré la fragilité de l’Europe et sa limite en tant que groupe d’influence. Chaque Etat membre a géré cette crise individuellement, ce qui mis en péril cette union devenue inopérante, et remet en cause sa raison d’être. L’Europe se trouve actuellement confrontée à une réalité qui la dépasse et l’oblige à revoir tout son système, si celle-ci veut sauvegarder son rang géopolitique mondial.
L’Europe aura à relever plusieurs défis majeurs, à l’issue de cette crise sanitaire :
⦁ la crise économique engendrée par la crise sanitaire, cette fois plus profonde que celle de 2008, entrainera de grands mouvements sociaux.
Jusqu’alors, la finance était au cœur du système de la gestion mondiale, tant dis que l’humain, est considéré comme une variable d’ajustement. Cette crise a montré les limites de ce système, qui enfantera de longues luttes sociales.
⦁ le réchauffement climatique. Tout le monde aujourd’hui s’accorde à dire « que sans de grands efforts pour réduire les émissions de gaz carbonique, sur les vingt prochaines années, le réchauffement climatique peut atteindre 4° au lieu des 2° escompté lors des diverses rencontres sur le climat ». Cette perspective de changement climatique important créerait un bouleversement catastrophique pour la planète.
⦁ la crise migratoire engendrée par la nouvelle crise économique.
La gestion catastrophique de la crise migratoire créée par les guerres au Moyen Orient a engendré la montée de l’extrême droite dans les paysages politiques Européens. Cette nouvelle crise économique accentuera le flux migratoire, si aucune action d’envergure n’est engagée pour aider au maintien des populations dans leur pays d’origine.
L’Algérie, pays continent est un atout non négligeable pour l’Europe. La révolution actuelle en Algérie, revendiquant l’accès à une vie meilleure et l’instauration d’une vraie démocratie pour tout le peuple, pose un nouveau paradigme dans les relations internationales. La transparence dans les affaires deviendra à terme une exigence incontournable par tous les peuples du monde, y compris ceux du monde occidental.
Aujourd’hui, le système militaire, autoritaire et despotique en Algérie est loin de ces nouvelles exigences de transparence, condition indispensable pour les affaires. Ne connaissant que le jeu des menaces, basé essentiellement sur trois axes :
⦁ La dépendance énergétique du sud de l’Europe vis-à-vis de l’Algérie, que le système emploi pour dissuader l’Europe de ne pas intervenir dans ses affaires internes,
⦁ Le paramètre sécuritaire « sans nous c’est le chaos », auquel s’ajoute aujourd’hui la promesse d’activation de l’armée Algérienne hors de ses frontières,
⦁ Le flux migratoire des pays du Sahel qu’ils renvoient aux pays d’où ils sont originaires, sans respect des procédures internationales, ni égard aux critères d’humanismes.
En contrepartie, l’Europe, particulièrement la France, soutiennent ce système mafieux, pour protéger leurs intérêts immédiats et ceux de leurs multinationales.
Le monde change, et l’Europe doit accompagner ce changement, pour mieux intégrer les mouvements de fonds qui sont perçues à proximité, pour mieux appréhender les opportunités qui se présentent à elle.
L’Algérie, en mouvement depuis plus de deux ans, peut jouer un rôle prépondérant en liaison étroite avec l’Europe, pour peu que cette dernière y accorde plus d’intérêts et y contribue pour la mise en œuvre de cette collaboration.
La révolution Algérienne aboutira inéluctablement, alors nous saurons reconnaitre nos amis.
En quoi l’Algérie peut-elle être un atout pour l’Europe ? En d’autres termes que peut offrir L’Algérie démocratique à l’Europe en termes d’avantages concurrentiels ?
⦁ En premier lieu une main d’œuvre jeune et qualifiée. 75% de la population a moins de 40 ans.
⦁ Le Smig en Algérie n’avoisine que 200 euros, ce qui, en termes d’avantages est une offre concurrentielle directe. La relocalisation à laquelle doivent réfléchir les multinationales, doit intégrer cette possibilité.

⦁ Un projet intégré de développement à long terme qui pend en compte les trois préoccupations de l’Europe à savoir :
1/ le réchauffement climatique
2/ l’énergie verte
3/ les flux migratoire.
Ce projet s’articule sur trois volets :
⦁ Un titanesque projet d’énergie photovoltaïque
⦁ Un projet agricole de grande envergure dans toutes ses variantes. 32 millions d’hectares sur les hauts plateaux, nécessitant en premier lieu la mobilisation des taxes carbone mondiales et l’arrêt de l’exploitation du gaz de schiste pour préserver l’eau utile pour la mise en œuvre du projet.
⦁ Une mer intérieure comme projet d’intégration interrégionale entre l’Algérie, la Lybie et La Tunisie et surtout comme source d’eau pour l’agriculture et les sites touristiques futurs de cette dernière.
La concrétisation de ces projets, à terme, passera par une création d’emploi tout azimut que ce soit pour la main d’œuvre locale ou pour celle venant du Sahel.

Il est urgent, pour l’Europe de regarder vers la rive sud de la méditerranée, si sa volonté est de jouer un rôle majeur dans le monde dans un avenir très proche.

Dr Hamid CHALLAL Tel 0761233421 mail adamchal@outlook.fr h tel
Doctorat en politiques générales des organisations (Paris Dauphine 1987)
Membre fondateur et Vice-président de Riposte Internationale (ONG de défense des droits humains)

Quitter la version mobile