Dans une lettre adressée au ministre de la Justice, le journaliste et militant Hassan Bouras a exprimé sa volonté de renoncer officiellement à sa nationalité algérienne d’origine. Une démarche motivée, selon ses dires, par les « mesures et instructions privatives » de ses droits civils et politiques dont il se dit victime depuis des années.
M. Bouras affirme subir ces restrictions bien qu’aucune décision judiciaire n’ait été prononcée à son encontre pour le priver de ses droits, notamment celui de circuler librement garanti par la Déclaration universelle des droits de l’homme.
« Dans ces conditions, il n’y a plus de sens ni d’utilité pour moi de continuer à porter une nationalité qui ne me confère pas les moindres droits de citoyenneté », écrit-il dans sa missive datée d’El Bayadh.
Le journaliste indépendant dit ainsi ne plus vouloir d’une nationalité qui, selon lui, ne lui accorde pas les droits consacrés par la constitution algérienne et les conventions internationales auxquelles le pays a souscrit.
M. Bouras demande donc au garde des Sceaux « d’accepter [sa] demande et de prendre les mesures légales nécessaires » pour renoncer à sa citoyenneté algérienne. Une requête pour le moins inédite, qui intervient dans un contexte tendu pour la profession et la liberté de la presse dans le pays.
Kamel AIDOUNE