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Le fils d’une victime du terrorisme aurait été assassiné par la gendarmerie

Takeslent est une commune d’Awras (Les Aurès). Enclavée entre At Si Slimane, Merouana et N’Gaous, dont elle relève administrativement. Elle se relève petit à petit des dures épreuves de la période de la guerre islamiste. Ce lointain patelin est un ensemble de petites bâtisses au cœur desquelles trône un imposant bâtiment militaire : la brigade de gendarmerie. Tant rien, aux alentours, ne lui fait de l’ombre, bariolée de vert et blanc, la bâtisse paraît monumentale et écrasante. Et c’est justement cette structure qui devrait faire parler de Takeslent. Car il y a bien une affaire de la Brigade de Takeslent !

Malheureusement, ce petit bourg est si lointain que l’écho des colères de ses habitants ne peut parvenir à ces lieux qui font l’actualité ! Grève générale, marche pacifique, exigence de vérité, interpellation de Gaid Salah et Tayeb Louh ; mais rien ne parvient aux rédactions des microcosmes urbains.

Là-bas, Soltane Hriga est mort après avoir séjourné dans l’imposante bâtisse. Le jeune homme, de 26 ans, fils d’un résistant assassiné par les islamistes, est père de famille. Il vient de terminer un contrat de sept ans au sein de l’armée. Comme beaucoup d’enfants de cette contrée, pour échapper au chômage, il y a fait un passage contractuel. La veille du 1er novembre, une altercation avec un gendarme l’amène à l’intérieur de la grande bâtisse ; il est retrouvé au petit matin dans un piteux état. Ses proches le ramène chez lui, mais devant la persistance de ses douleurs,  l’évacuent à l’hôpital de Merouana, où il décède. Entre temps ils ont eu à connaître les traitements qu’il a subis durant cette funeste nuit.

Son décès amène ses proches à introduire une demande d’autopsie auprès du procureur, mais les conclusions de cet examen médico-légal, établies le 11 novembre, ne leur sont communiquées que le 13 du mois. Entre temps une autre version, différente de celle de la famille est distillée. Soltane aurait quitté la brigade de gendarmerie dans un bon état de santé, mais au lieu de rentrer chez lui, il a été consommer des stupéfiants. Sa mort serait consécutive à une overdose. Ses proches, soucieux de lui garantir des obsèques religieuses inventent une histoire de tortures et de maltraitances.

La rumeur rappelle étrangement la réaction de Yazid Zerhouni à l’assassinat de Massinissa Guermah !

La population de Takeslent, qui considère qu’elle aussi est éligible à la citoyenneté, organise sa lutte pour faire éclater la vérité. Qui a tué Soltane Hrigua ? Comment est-il mort ? Et qui veut enterrer son affaire ? Une affaire qui semble n’intéresser que peu de monde, cer n’est elle peut-être qu’une banale affaire indigène ?!

Source : mezghena.org

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