La réalisatrice algéro-canadienne Sara Nacer vient d’insuffler un précieux souffle de vie à l’héritage culturel et musical algérien à travers son œuvre documentaire “La Rockeuse du Désert”. Consacré à la figure emblématique de Hasna El Bacharia, ce long-métrage se veut un “vibrant hommage” à cette pionnière du chant Diwane au féminin, comme l’a confié la cinéaste.
Au cours d’un entretien avec l’agence de presse nationale (APS), Sara Nacer a dévoilé les arcanes de ce projet de près d’une décennie, au cours duquel elle a suivi et dépeint avec minutie le parcours jalonnée d’épreuves de cette artiste aussi bien dans sa vie personnelle que sur les planches.
Après des projections aux rencontres cinématographiques de Béjaïa et au Festival Atri de Taghit, ce documentaire d’1h15 fera son entrée remarquée à Alger le 31 mars prochain, avant d’être projeté à Oran le 3 avril. Une opportunité tant attendue pour les publics algérois et oranais de découvrir cette œuvre singulière, que la réalisatrice souhaite voir essaimer dans d’autres cités afin de mieux faire connaître Hasna El Bacharia et l’art Diwane.
Au cœur de ce portrait intime et profond se dresse la figure pionnière de cette interprète de génie, “seule femme à avoir su manier avec dextréité le Goumbri, cet instrument à cordes unique de la musique et danse Diwane, traditionnellement réservé aux hommes”. En franchissant ces barrières sociales séculaires, Hasna El Bacharia s’est érigée en première musicienne à transcender les rituels tant sacrés que profanes de cette culture ancestrale, estime la réalisatrice.
Depuis sa sortie en 2022, “La Rockeuse du Désert” a su séduire jury et critiques à travers plusieurs récompenses internationales prestigieuses. Du prix du meilleur long métrage documentaire au Festival “Vues d’Afrique” de Montréal au Grand Prix du Jury à Bangui, en passant par des distinctions en Suède, aux États-Unis ou encore en Espagne, ce film a imposé sa puissante résonance auprès des sphères cinématographiques mondiales.
Kamel AIDOUNE