Dans une récente publication sur les réseaux sociaux, Karim Tabbou, militant et président du parti UDS non agréé, a exprimé son scepticisme quant à la tenue d’une élection présidentielle ouverte et compétitive en septembre prochain en Algérie.
Avec une rhétorique sévère, l’ancien secrétaire général du FFS qualifie de « stupides » ceux qui persistent à croire en un « jeu électoral compétitif ». Selon lui, « l’élection présidentielle en Algérie a toujours été une farce qui se déroule à deux tours : d’abords, le vote des ‘grands électeurs’, les vrais décideurs, puis vient celui du carnaval populaire ». Il ajoute avec fermeté : « Et tout le reste n’est qu’affabulations politiciennes, ruse, mensonges et coups de bluff ! ».
M. Tabbou estime que le président sortant, Abdelmadjid Tebboune, n’aura pas besoin de mener campagne, bénéficiant du soutien du « pouvoir réel ». « L’actuel chef de l’Etat, plébiscité par le pouvoir réel, n’a plus besoin de faire une campagne électorale », assène-t-il, citant les récents discours et déplacements présidentiels comme autant de « signes qui ne trompent pas ».
« Ils présagent que le scrutin du 7 septembre ne sera qu’une énième mascarade qui s’ajoutera aux précédentes », dénonce l’ancien prisonnier d’opinion. Il juge que la rencontre récente entre Tebboune et les partis politiques vise simplement à « imprimer dans l’imaginaire collectif le plébiscite du chef de l’Etat » et à permettre à ces formations de « prêter allégeance et s’agenouiller devant le potentat en poste ! ».
Malgré ce constat alarmant, Karim Tabbou, l’une des figures de proue du soulèvement populaire de 2019, assure qu’il restera déterminé à « poursuivre le combat en faveur des libertés ». « Nos convictions ne s’éroderont ni sous l’effet du temps, ni sous les menaces », prévient-il, réaffirmant son « engagement sincère et déterminé à rester en phase avec nos engagements ainsi qu’avec le contrat moral qui nous lie à la population : poursuivre notre combat jusqu’au triomphe des libertés, du droit et de la démocratie ».
SAMIR L.