A deux mois des élections présidentielles anticipées, le Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD) annonce qu’il ne participera pas. Athmane Mazouz, président du parti, l’a annoncé vendredi 5 juillet, lors de la 5e session ordinaire du Conseil National du RCD.
« Je n’ambitionne pas à être candidat à cette supercherie électorale malgré les sollicitations de certains amis et militants », a affirmé Athmane Mazouz concernant sa participation à lui. Le président du RCD a expliqué les raisons qui ont motivé le parti au boycott de la prochaine élection, estimant qu’elle « n’a rien de régulière ». « L’impasse algérienne est d’abord un déficit de confiance et cette élection n’a rien de régulière. On sait tous que le pouvoir a fait le choix d’une non-élection pour la reconduction des débris du système avec un compagnonnage islamo-conservateur qui prépare le lit des dérives et des divisions. Cette élection n’augure rien de bon pour le pays. Elle l’enlise davantage dans les mêmes causes qui ont généré son obsolescence. », a expliqué A. Mazouz.
Tout en rappelant les valeurs du parti et ses fondateurs, basées sur des principes démocratiques et d’émancipation, Athmane Mazouz a rejeté l’idée que le parti participe au « renouvellement d’un statu quo ». « Le RCD conçu par ses fondateurs pour porter le flambeau de l’espérance démocratique, de la restauration de notre histoire et de notre identité ainsi que de l’amarrage de l’Algérie aux conquêtes universelles d’émancipation et de modernité ne saura se fourvoyer dans une opération de renouvellement d’un statut quo au seul motif de la survie d’un système politique qui ruine le pays », a encore expliqué Athmane Mazouz.
Critiquant le déroulement de cette élection, à quelques jours de la clôture des candidatures, le président du RCD a souligné le mépris à l’égard des citoyens et le désintérêt de ces derniers quant à cette élection. « Ce rendez-vous présidentiel, censé être l’un des plus importants dans la vie politique nationale, à deux mois de sa tenue, ne suscite aucun intérêt chez l’écrasante majorité des Algériens, réduit à la misère, aux pénuries et à une inflation qui dépasse tout entendement », a-t-il estimé.
Athmane Mazouz a également critiqué l’organisation de cette élection, notamment la collecte des signatures chez les candidats qui est organisée, selon ses propos, « honteusement par des officines tapis dans l’ombre des administrations. Seul compte celui qui aura les faveurs du collège délibérant », a-t-il déclaré.