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Dubaï Unlocked : Quand l’argent sale algérien s’émancipe

Un vaste scandale de fortunes dissimulées à Dubaï vient d’être exposé au grand jour par une enquête de presse internationale baptisée « Dubaï Unlocked ». Grâce à une fuite massive de données, les projecteurs se sont braqués sur les immenses patrimoines que de nombreuses personnalités algériennes influentes ont constitués dans l’émirat, loin des regards indiscrets.

Les chiffres sont tout simplement stupéfiants. Pas moins de 972 propriétés d’une valeur totale estimée à 620 millions de dollars appartiendraient à 644 Algériens rien qu’à Dubaï selon les révélations. De luxueux appartements, des villas de rêve et des penthouses de prestige dans les gratte-ciels les plus cotés de la ville font partie de ces avoirs considérables.

Parmi les noms qui ont fuité, on retrouve d’anciens ministres, des barons des affaires, des têtes couronnées du sport et même des proches de hauts responsables politiques. Un casting de privilégiés qui semble avoir trouvé à Dubaï le refuge idéal pour amasser et profiter de leurs fortunes d’origines pour le moins troubles.

L’un des cas les plus retentissants est celui d’Abdeslam Bouchouareb, ex-ministre de l’Industrie et conseiller de l’ancien président Bouteflika. Malgré des condamnations en série par la justice algérienne, cet homme réfugié à Dubaï depuis 2022 y posséderait un appartement évalué à plus de 730 000 dollars. Un bien qui s’ajoute au compte suisse déjà révélé dans les Panama Papers.

Mais Bouchouareb est loin d’être un cas isolé. Nacim Ould Kadour, le fils de l’ancien PDG du géant pétrolier Sonatrach, utiliserait sa résidence à Dubaï comme boîte aux lettres pour ses sociétés offshore tandis que son épouse y détiendrait un appartement de près de 640 000 dollars.

D’autres figures jadis puissantes du monde des affaires, de la politique ou des médias comme Mohamed Mokadem, Nadjet Betchine ou Omar Benhamadi sont également épinglées, propriétaires de pied-à-terre de luxe dans la capitale bling-bling des Émirats arabes unis.

Même le milieu sportif n’est pas épargné avec la présence dans les listings de l’ancien patron de la Fédération algérienne de football, Charaf-Eddine Amara, qui aurait acquis un appartement de 427 500 dollars aux abords de l’emblématique Burj Khalifa.

Cette pluie de révélations remet crûment en lumière les dérives d’une certaine élite algérienne, qui semble avoir massivement détourné l’argent public à des fins privées. Un phénomène d’autant plus choquant que la loi du pays interdit formellement la constitution de patrimoine à l’étranger à partir d’activités menées sur le territoire national.

L’enquête « Dubai Unlocked » constitue un véritable séisme qui devrait secouer durablement les sphères du pouvoir en Algérie. L’heure est venue pour les autorités de passer de la parole aux actes en diligentant des investigations approfondies et en sanctionnant sans complaisance les malversations avérées.

Kamel AIDOUNE

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