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De l’État-nation et de ses peuples 

J’ai apprécié la qualité des débats suite à mon post relatif aux Algériens qui ne s’aimaient pas.

Comme j’ai pu relever une confusion dans les concepts d’État Nation, des Peuples et d’Ethnies, je vais préciser ma pensée en des termes simples sans recourir à Cheikh Larousse.

Un État-nation est par définition la réalité géographique d’un territoire limité à ses frontières.

Il est doté d’un gouvernement, d’une administration et d’éléments distinctifs de son identité nationale tels le drapeau et l’hymne national et le cas échéant d’une loi suprême constitutionnelle.

Ce territoire ainsi spécifié a un nom et des habitants appelés globalement peuple au singulier ou avec un « S » à la fin s’il y en a plusieurs comme c’est souvent le cas.

Remarquez que je n’ai pas parlé d’Ethnies, ni de Religions, ni de Cultures… ces éléments n’étant pas nécessaires à la constitution numérique d’un Peuple qui a surtout besoin d’un récit historique commun qui définisse son identité matricielle.

C’est pourquoi les États Nations comme l’Espagne, la Suisse, la Belgique, la France, l’Italie pour ne citer que nos voisins du Nord sont dotés officiellement d’un Peuple citoyen, mais ils sont en fait constitués de plusieurs Peuples identitaires.

Wallons, Flamands, Corses, Bretons, Catalans, Sardes, Siciliens, etc. sont des Peuples cohérents par tous les éléments constitutifs propices à l’union (histoire, langue, culture, us et coutumes….)

C’est pourquoi on retrouve dans ces Peuples des mouvements indépendantistes au nom du « droit inaliénable de disposer. D’eux-mêmes  » reconnu et garanti par la Charte des Nations Unies.

Il nous faut admettre pour une meilleure compréhension de l’incohérence algérienne que, par exemple, les Kabyles tout comme les Chaouis sont des Peuples matriciels.

Cela est si vrai que le Congrès de la Soummam, en 1956, avait une option fédéraliste de l’Algérie indépendante.

À preuve, le territoire avait été découpé en six wilayas. La wilaya trois historique correspondant à la Kabylie, la une aux Aurès et qu’Alger était Zone autonome préfigurant une future Capitale fédérale.

Il serait temps de réfléchir à une déconcentration des pouvoirs, à une décentralisation de l’administration et de l’économie, à une décongestion de la démocratie, en bref à une Fédéralisation bienvenue pour réconcilier les Algériens entre eux et avec le désir de vivre ensemble.

Ce n’est que mon point de vue …certainement discutable, mais en aucun cas condamnable.

Saïd Yahia Chérif

 

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