Pour nous enquérir des suites réservées à notre plainte déposée le 9 juin 2019 contre Mme Naima SALHI, présidente du Parti de l’Equité et de la Proclamation (PEP) pour « incitation à la haine raciale et appels aux meurtre », nous nous sommes présentés le 25 Août 2019 au tribunal de Boumerdès dans l’espoir d’avoir des nouvelles, après plus de deux mois d’instruction de l’affaire.
N’ayant pas pu voir le procureur de la république qui était en congé, nous nous sommes dirigés vers la greffière pour avoir des informations sur le dossier. Nous apprenons, avec surprise, que l’enquête des services de police a conclu que Mme Naima SALHI, ne serait pas résidente à Boumerdes, wilaya où elle a été « élue » députée, mais à Chéraga, dans la banlieue d’Alger. Selon la greffière, la plainte a été transférée au parquet du tribunal de cette ville le 7 juillet 2019.
Nous nous présentons donc, le 3 septembre 2019, au tribunal de Chéraga pour nous enquérir de l’état d’avancement de la plainte ; la greffière nous informe, après vérification, qu’aucune plainte n’a été enregistrée au niveau de ce tribunal.
Le 30 septembre 2019, soit plus de trois mois après le dépôt de la plainte, nous avons été reçus par le procureur près le tribunal de Chéraga ; le magistrat nous a confirmé qu’aucune plainte n’est parvenue à son niveau. Si, pour l’instant, nous ne voulons tirer aucune conclusion hâtive, ni incriminer qui que ce soit, nous ne pouvons que nous interroger sur les dessous d’une procédure suspendue entre deux juridictions, et d’un courrier qui n’arrive pas à destination après plus de 3 mois, entre deux villes distantes de moins de 100 kilomètres.
Qui cherche à soustraire à la justice une délinquante politique, dont les agressions racistes récurrentes sont restées sans suite ? Qui la protège ? Pour quels objectifs ? Au moment où des manifestants pacifiques sont inculpés « d’atteinte à l’unité nationale » et placés sous mandat de dépôt pour avoir brandi l’emblème amazigh, les provocations récurrentes de Mme Naïma Salhi sont loin d’être innocentes.
Ces dérives, visiblement commanditées, visent à diviser le mouvement populaire, fût-ce au prix de graves dérapages qui risquent d’hypothéquer la cohésion nationale.En joignant nos voix à toutes celles qui appellent à la vigilance pour préserver l’unité du mouvement populaire, dans la diversité de toutes ses composantes, nous réaffirmons notre détermination à poursuivre le combat, pour donner aux agressions des apprenti(e)s-sorcier(e)s les suites judiciaires qu’elles méritent.
Alger, le 02 octobre 2019 Salim CHAIT Abdelkader HOUALI Soufiane DEKKAL