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Calvaire d’un cinéaste : Hocine Redjala bloqué en Algérie loin de sa famille

L’origine de ce calvaire réside dans une décision administrative dépourvue de fondement légal.

Le réalisateur et journaliste engagé Hocine Redjala se trouve dans une situation pour le moins ubuesque. Depuis près de 8 mois, ce citoyen franco-algérien est privé du droit élémentaire de rentrer en France, où résident ses deux enfants scolarisés, sans qu’aucun motif valable ne lui soit communiqué. Confronté à “l’implacable froideur et cynisme d’une machine administrative qui agit sous couvert d’anonymat”, pour reprendre les termes d’un communiqué, le réalisateur d’une vingtaine de films est maintenu dans un état d’“incompréhension” et de “précarité sociale insoutenable”.

L’origine de ce calvaire réside dans une décision administrative dépourvue de fondement légal. Comme le souligne le texte, “l’interdiction n’est pas motivée par une décision de justice. Donc en dehors de toute base légale, elle est le fait d’une décision administrative et dont on ne connaît l’origine et les motivations”.

Après son arrivée en Algérie en août 2023, Hocine Redjala a été auditionné puis contraint de céder son passeport, sans explication aucune : “Aucun responsable ne lui a fourni la moindre raison de cette interdiction de quitter le territoire nationale imaginaire”.

Face à ce déni de justice flagrant, le cinéaste se retrouve dans l’incapacité d’assurer son rôle paternel, “assistant, à des milliers de kilomètres, à la solitude de ses enfants sans pouvoir rien faire”. Une situation d’autant plus préoccupante que Redjala avait déjà été brièvement arrêté en mars 2019, toujours sans justification. “La police des frontières au niveau de l’aéroport d’Alger qui m’a retenu comme un vulgaire malfrat m’a laissé partir uniquement parce que mes enfants en bas âge m’attendaient”, avait-il témoigné à l’époque.

Si le réalisateur a choisi la voie de la transparence, de nombreuses autres victimes de cette pratique opaque d’“interdiction de quitter le territoire national” préfèrent le silence, par résignation face à l’arbitraire. Une situation alarmante qui soulève des interrogations quant aux motivations réelles des autorités algériennes à l’encontre d’Hocine Redjala, artiste reconnu pour ses œuvres engagées telles que “L’encre de la liberté” et “Les bandits d’honneur”.

Kamel AIDOUNE

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