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Bejaïa : Prolongation de la garde à vue de Mira Moknache, Me Ouali et un groupe de militants

La garde à vue de l’enseignante universitaire Mira Moknache, de son avocat Sofiane Ouali et d’un groupe de militants a été prolongée une fois de plus de 48 heures, alors qu’ils sont détenus au commissariat central de Bejaïa depuis plusieurs jours.

Mira Moknache est en garde à vue depuis neuf jours, tandis que Sofiane Ouali et six militants le sont depuis six jours. Les arrestations ont touché d’autres militants par la suite. Aucun motif ne leur a été fourni pour justifier leur arrestation. Leurs avocats n’ont pas été autorisés à les assister, et les membres de leurs familles n’ont pas pu leur rendre visite.

La plupart des militants arrêtés sont d’anciens détenus d’opinion. Leurs arrestations ont été accompagnées de perquisitions à leurs domiciles. Parmi eux : Khoudir Bouchelaghem, Rafik Belayel, Tahar Achiche, Ghilas Ben Kerou, Lounes Ghougad, Malek Boudjemaa ainsi que son fils Mokrane Boudjemaa. Ils ont été arrêtés avec l’avocat et membre du collectif des détenus d’opinion, Sofiane Ouali, dans la nuit du 9 au 10 juillet à Tichy, sur la côte est de Bejaïa. Les autres militants incluent le jeune lanceur d’alerte Yuva Menguelet, un lycéen de 18 ans, Mustapha Akkouche, Salim Bouaza, Rahim Lebsir et Hakim Benouchene.

Une détention arbitraire

Selon l’avocat Sofiane Chouiter, le maintien en garde à vue de Sofiane Ouali, de l’enseignante Mira Moknache ainsi que d’un groupe de militants constitue une violation des conventions internationales ratifiées par l’Algérie, telles que le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, la Charte arabe des droits de l’homme et la Charte africaine des droits de l’Homme, intégrées dans la législation algérienne.

« Les premières informations sur l’arrestation de l’avocat Sofiane Ouali, de l’enseignante Mira Moknache et d’autres militants ont été fournies en violation des dispositions de l’article 9, paragraphes 1 à 4 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, ainsi que de l’article 14, paragraphes 1, 2, 3, 5 et 6 de la Charte arabe des droits de l’homme, ratifiées par l’Algérie et intégrées dans la législation nationale. Il s’agit d’une arrestation sans mandat judiciaire (sauf en cas de flagrant délit), sans notification des motifs au moment de l’arrestation », a déclaré l’avocat Chouiter sur son compte Facebook.

« Leur détention en garde à vue en cours viole l’article 14-3-b du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, l’article 16, paragraphe 1 de la Charte arabe des droits de l’homme, ainsi que l’article 7-1-c de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples, notamment en leur privant du droit à une défense ou à une assistance juridique par un avocat (et non pas seulement du droit de visite). De plus, après 48 heures de détention, certains d’entre eux ont été empêchés de déposer un recours sur la légalité de leur détention auprès des autorités judiciaires en informant un juge des charges retenues contre eux ou en demandant leur libération », explique Me Chouiter.

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