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Algérie. Le général Gaïd Salah doit céder sa place

Jamais le peuple algérien n’a été aussi proche de la liberté, de la dignité, de la justice sociale. Pour se maintenir en place, le système a encore des tonnes de ruse dans ses chambres froides. Mais le peuple, désormais éveillé, peut le faire partir bientôt avec de la patience, de la vigilance, du pacifisme, de la solidarité, de la générosité, de l’amour, de la tolérance, de l’endurance, de la lucidité, de la sagesse.

 

Au pouvoir depuis depuis le 9 septembre 1962, l’armée algérienne est dans une position peu confortable. Au lieu de perdre du temps à raconter qu’elle respecte une constitution du système ( ni choisie ni votée réellement par le peuple), elle peut aider à la désignation par le peuple d’une direction collégiale à la tête de l’état. Cette direction ne devrait, en aucun cas, être issue ni de près ni de loin du système. Cette direction nommerait un gouvernement de transition qui va préparer de nouvelles élections. Mais l’armée ne devra pas tenter d’influencer ni la direction collégiale ni le gouvernement de transition ni les futures élections. Au fond, tout cela n’est pas si difficile.
Incapable d’écouter réellement le peuple, après plus de deux mois de manifestations pacifiques ayant drainé des millions d’Algériens, le général Gaid Salah est disqualifié pour la suite des événements. Le général Gaid Salah traînait déjà un énorme handicap : son soutien total aux Bouteflika qui ont saccagé le pays et brisé les rêves de liberté, de dignité et de justice sociale des Algériens. Pour le bien du pays, le général Gaid Salah doit céder sa place. La situation s’est compliquée pour le général Gaid Salah ; même si des hommes en civil ont tenté d’enlever des mains de manifestants les pancartes lui demandant de dégager, durant les manifestations du vendredi 26 avril 2019, l’opération n’a pas été fructueuse. En plus des pancartes brandies ici et là, des foules entières ont scandé : Gaid Salah dégage ! Quand un peuple se réveille, il sait qui est pour ses idées et il sait également qui est contre ses idées.
Pour le bien du pays, les anciens généraux, à l’instar de Toufik Mediene, ne devraient plus essayer de saborder le rêve de liberté des Algériens. Dans une autre optique, il est judicieux que les élites au sein du Mouvement populaire de contestation pacifique mettent en sourdine leurs divergences. Ce qui se passe en Algérie va bouleverser toute l’Afrique nord. Rien ni personne ne peut venir à bout du désir de liberté, de dignité et de justice sociale du peuple algérien. Admiré aux quatre coins du monde, le combat pacifique du peuple algérien restera dans l’Histoire.

 


Par Youcef Zirem, écrivain ( dernier livre paru : La Cinquième mascarade, aux éditions Fauves à Paris )

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