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8 février 1958 : Alger et Tunis commémorent le massacre de Sakiet Sidi Youssef

C’était il y a 66 ans, jour pour jour. Le 8 février 1958 restera à jamais gravé dans les mémoires algérienne et tunisienne comme le sinistre anniversaire du massacre de Sakiet Sidi Youssef.

Ce petit village frontalier tunisien avait essuyé ce jour-là un déluge de feu d’une brutalité inouïe, sous les bombes de l’aviation française. Un acte de représailles aveugle suite à une embuscade algérienne, qui avait fauché la vie de plus de 90 civils.

Parmi les victimes de cette tragédie, 20 écoliers ainsi que 31 femmes, témoignant de la sauvagerie de l’attaque. Le bilan macabre fait également état de 148 blessés, des deux côtés de la frontière. En pleine guerre d’Algérie, la Tunisie servait alors de base arrière logistique à l’Armée de libération nationale (ALN), qui y transitait armes et troupes. Une situation que l’état-major français, exaspéré par le harcèlement constant, était résolu à ne plus tolérer.

Sous les ordres du général Jouhaud, commandant la 5ème région aérienne, une véritable armada composée de 25 appareils décolle donc pour punir Sakiet Sidi Youssef. Pas moins de 11 bombardiers, 6 chasseurs Corsair et 8 intercepteurs Mistral sont ainsi mobilisés pour mitrailler et pilonner sans merci le village. Plusieurs vagues successives de frappes s’abattent sur le marché local, l’école et même des véhicules de la Croix-Rouge.

Un déchaînement de violence à l’aveugle, apparemment toléré par le ministère français de la Défense. Et qui hantera à jamais les mémoires algérienne et tunisienne, 66 ans après les faits. Des commémorations sont d’ailleurs organisées ce 8 février des deux côtés de la frontière, pour honorer la mémoire des victimes de l’un des épisodes les plus meurtriers de la colonisation française.

Kamel AIDOUNE

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